Portraits de personnes diplômées en développement de carrière et orientation

Marie-Ève Levesque Coulombe

Jeudi 2 février 2023

Pleins feux sur Marie-Ève Levesque Coulombe

Conseillère en emploi
Diplômée du baccalauréat en développement de carrière (2010)

Au quotidien, je viens en aide à des personnes handicapées et je les conseille afin qu’elles trouvent un stage et une formation adaptés à leurs besoins, et qu’elles intègrent le marché du travail.


Marie-Ève Levesque Coulombe souhaitait devenir conseillère en information scolaire et professionnelle. Après avoir complété un programme préuniversitaire en sciences humaines au cégep, elle entreprend donc un baccalauréat en développement de carrière à l’UQAM en 2004. L’année suivante, elle change de branche et intègre le programme de techniques d’éducation spécialisée au Cégep de Saint-Jérôme. Cependant, elle est habitée par l’idée de travailler en développement de carrière. En 2006, elle retourne sur les bancs d’école de l’UQAM pour compléter son baccalauréat. Arrive ensuite la période de stage; parmi ses choix se trouve l’organisme SDEM SEMO Montérégie, un service de formation, d’intégration et de maintien à l’emploi pour personnes handicapées. Elle se dit : «Pourquoi pas ?». Treize ans se sont écoulés depuis et elle y travaille toujours. On peut dire qu’elle a trouvé sa voie!

Q. Quels sont vos valeurs et intérêts qui vous ont poussés à vous diriger vers le monde du développement de carrière et de l’orientation?

R. J’aspire à atteindre l’excellence dans tout ce que j’entreprends. Je trouve important de me perfectionner, de m’améliorer et de pousser ma réflexion. Non seulement pour moi-même, mais aussi pour les personnes qui sollicitent mes services. Durant mes études à l’UQAM, j’ai fait appel au Centre d’écoute et de référence afin de suivre une formation sur l’approche humaniste pour perfectionner mon cursus et m’outiller. Aujourd’hui, sur le marché du travail, je continue de suivre des formations en parallèle.

J’aspire à atteindre l’excellence dans tout ce que j’entreprends. Je trouve important de me perfectionner, de m’améliorer et de pousser ma réflexion. Non seulement pour moi-même, mais aussi pour les personnes qui sollicitent mes services.

L’entraide est également une valeur qui me tient à cœur. Chez SDEM SEMO Montérégie, notre équipe est soudée. On respecte les besoins tous. On valorise le plaisir, l’efficacité, la créativité. Bien que chaque personne ait un poste différent, on travaille ensemble, toujours au bénéfice de la clientèle.

Q. Quelles sont vos expertises particulières dans ce domaine? Pourquoi sont-elles importantes pour les personnes qui vous consultent?

R. L’une de mes forces est l’accompagnement de personnes vivant avec une déficience intellectuelle, mais la diversité de clientèle présentant un handicap et avec laquelle je travaille est très large. Il y a les problèmes de santé mentale : bipolarité, schizophrénie, troubles de personnalités limites, autisme, déficience intellectuelle légère à moyenne. Il y a aussi les handicaps physiques : problèmes d’audition ou visuel, personnes qui ont subi une lésion professionnelle. Je jongle constamment avec de nouveaux clients et je dois m’adapter à ceux-ci.

L’une de mes forces est l’accompagnement de personnes vivant avec une déficience intellectuelle, mais la diversité de clientèle présentant un handicap et avec laquelle je travaille est très large.

J’ai moi-même des limitations liées au trouble de spectre de l’autisme (TSA) et à de la bipolarité, je suis donc sensibilisée à la réalité des personnes clientes et à leur vécu, ce qui m’aide énormément dans ma pratique professionnelle.

Q. Pourriez-vous nous décrire une situation dont vous êtes particulièrement fière?

Ma fierté, c’est tout simplement d’aider des gens au quotidien; de voir que ces personnes intègrent le marché du travail et se sentent valorisées.

R. Ma fierté, c’est tout simplement d’aider des gens au quotidien; de voir que ces personnes intègrent le marché du travail et se sentent valorisées. Je pense entre autres à un client autiste pour lequel j’ai obtenu un stage (qui s’est transformé en emploi régulier) dans un centre hospitalier au Service des archives médicales. Ses tâches consistent principalement à classer les feuilles volantes. Ce geste répétitif convient parfaitement à ses besoins de rigidité et de routine. C’est un travail où il peut s’épanouir. J’ai également placé plusieurs jeunes femmes ayant une déficience intellectuelle comme aides-éducatrices dans les garderies. Elles y appuient le personnel dans leurs tâches, par exemple, en participant à la désinfection des jouets.

Q. De quelle façon entrevoyez-vous l’évolution de votre carrière?

R. J’aspire à évoluer au sein de l’organisme SDEM SEMO Montérégie en obtenant un poste de cheffe d’équipe ou de superviseure clinique.

J’aspire à évoluer au sein de l’organisme SDEM SEMO Montérégie en obtenant un poste de cheffe d’équipe ou de superviseure clinique.

J’ai également complété le programme de techniques d’éducation spécialisée que j’avais entrepris il y a plusieurs années. Ce programme m’a permis de développer mes compétences en counseling. Puisque je vis de l’anxiété, cet aspect de mon travail était plus difficile à mettre en pratique. Je souhaite dorénavant aller encore plus en profondeur avec mes clients. Ça m’a également permis d’obtenir un poste d’éducatrice spécialisée à temps partiel pour les personnes âgées. 

Q. Quel conseil donneriez-vous aux futures personnes étudiantes?

R. Soyez ouvert à toutes les possibilités qui s’offrent à vous. Que ce soit en faisant du bénévolat ou lors de stages. Allez toucher à plusieurs clientèles. Il en existe une panoplie: individus issus de la diversité, en centre de détention, en épuisement professionnel, victimes de harcèlement psychologique ou sexuel, adolescents en centre d’accueil, etc. N’ayez pas d’idées préconçues!

Soyez ouvert à toutes les possibilités qui s’offrent à vous.

Q. Quels éléments de la formation sont inusités, surprenants, captivants, etc.? 

R. Grande surprise! Je ne savais pas que le baccalauréat en développement menait à des professions de la relation d’aide. J’avais cette perception erronée que mon travail consisterait essentiellement à transmettre de l’information. En suivant mes cours de counseling individuel, de carrière, pluriethnique et de groupe, j’ai compris rapidement que j’avais tout faux. 

J’avais cette perception erronée que mon travail consisterait essentiellement à transmettre de l’information. En suivant mes cours de counseling individuel, de carrière, pluriethnique et de groupe, j’ai compris rapidement que j’avais tout faux.

Il faut savoir qu’avec mes limitations, l’écoute active et l’empathie ne sont pas des qualités innées. Puisque je suis une personne déterminée et persévérante, je n’ai pas baissé les bras. J’ai appris à développer ces compétences avec les années. 

D’un autre côté, je suis extrêmement curieuse. Quand je rencontre une nouvelle personne, je souhaite connaître son parcours, comment est-elle parvenue à exercer tel ou tel emploi. Mon choix d’intégrer le baccalauréat en développement de carrière n’était donc pas anodin. 

Q. En dehors du travail, qu’est-ce qui vous anime? Qu’aimez-vous faire?

R. J’ai un côté artistique. J’aime la peinture, peu importe le médium. Je suis aussi une personne de plein air. Rien de mieux qu’une bonne marche en forêt pour s’aérer les poumons.

Et bien entendu, jouer avec mon fils qui m’apporte tellement de joie et de bonheur.

J’aimerais terminer en soulignant que je vis bien avec mon diagnostic. J’ai réussi à atteindre mes objectifs. Je persévère malgré les difficultés. J’ai une belle famille, une profession que j’aime. Mon employeur est compréhensif. Je suis vraiment tombée dans un bon milieu. Tout est possible quand on y croit!

Tout est possible quand on y croit!