Enseigner une langue seconde

Lundi 19 juin 2023

Enseigner une langue seconde, c’est enseigner à communiquer, entrer en relation, s’intégrer à une nouvelle communauté et apprivoiser une nouvelle culture.

Allez à la rencontre de personnes diplômées de l’UQAM en enseignement d’une langue seconde et découvrez pourquoi elles ont fait le saut en éducation.

Olivier Barrette

Diplômé du baccalauréat en enseignement de l’anglais langue seconde (2019)
Enseignant dans une école spécialisée, alternative à l’école régulière, pour le Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy


J’ai grandi en Gaspésie et à la fin de mon secondaire, je ne parlais pas du tout anglais. J’ai décidé de réaliser une première immersion anglaise à l’Île-du-Prince-Édouard et une deuxième au Manitoba. Quant à mes études, j’ai navigué entre un programme d’animation 3D et de synthèse d’images, un programme en tourisme, puis finalement en langues. C’est là que j’ai commencé à réellement m’intéresser aux langues et à la littérature. C’est pourquoi j’ai déménagé à Montréal où j’ai complété une session en littérature anglaise à l’Université Concordia. Malgré tout, cela ne correspondait pas à ce que je voulais faire dans la vie. Finalement, j’ai décidé de soumettre une demande d’admission en enseignement de l’anglais langue seconde à l’UQAM. Eurêka! J’avais trouvé ma voix.

À la suite de mon baccalauréat, j’ai travaillé pour des écoles privées. J’aimais beaucoup mes élèves, j’adorais mes collègues, mais l’énergie du secteur privé ne s’appliquait pas à ma personnalité. J’enseigne dorénavant à Trois-Rivières dans une école spécialisée publique où l’on accueille des élèves de 16 à 21 ans qui ont de la difficulté à s’intégrer dans le système scolaire régulier; des élèves avec des problèmes de comportement et d’apprentissage, un manque d’assurance ou d’estime de soi. On travaille auprès de plus petites classes, avec de plus gros problèmes, mais c’est vraiment une belle clientèle inspirante. 

Équité, diversité, inclusion

Depuis mon tout jeune âge, mes parents m’ont inculqué des valeurs d’ouverture sur le monde, sur les cultures, sur les différentes réalités. Ils m’ont aussi fait comprendre que certaines personnes n’ont pas des parcours de vie aussi faciles que d’autres. En les aidant, en leur offrant du support, on peut faire une grande différence dans leur cheminement. C’est peut-être pour cela que je me suis toujours fait un défenseur de la justice sociale et pour quoi j’aime autant discuter des débats de société, de politique, etc. 

Dans ma pratique d’enseignant, j’aime introduire des sujets d’actualité pour travailler la langue. Mes élèves prennent part à la discussion. Ils oublient qu’ils sont en train d’apprendre. C’est une façon de marier mes intérêts personnels et professionnels.

J’aimerais ajouter que l’une des choses dont je suis vraiment fier est d’être allé chercher des formations supplémentaires en lien avec l’éducation de la sexualité et du vivre en société à l’UQAM. Cela m’a permis d’obtenir davantage de responsabilités, puisque je suis également coresponsable de l’éducation à la sexualité pour mon école et en charge d’organiser des microformations éducatives sur le sujet. Plusieurs de nos élèves n’ont jamais eu ce genre de discussion avec leurs parents. Je vois que je fais une différence chez eux. Ils sont à l’aise de venir me poser des questions. En tant qu’enseignant, c’est gratifiant de pouvoir créer des liens avec ses élèves.

L’UQAM : un milieu stimulant

Dans ma famille, très peu de gens ont poursuivi des études universitaires en sciences sociales. Je ne connaissais donc pas grand-chose aux possibilités offertes dans les universités en enseignement. J’ai choisi l’UQAM parce que j’aimais son énergie. Je la trouvais plus conviviale. Les étudiants qui dirigeaient les entrevues pour l’examen oral d’entrée étaient franchement sympathiques; ça m’a encore plus donné le goût de venir à l’UQAM et je ne regrette aucunement mon choix! Mon passage dans cette université fait partie des plus belles années de ma vie. 

Durant mon parcours uqamien, plusieurs professeures m’ont marqué et m’ont permis de devenir l’enseignant que je suis. La façon dont les cours sont construits les rend super intéressants. On est moins dans la théorie et plus dans la pratique. Par exemple, on ne passe pas simplement à travers un livre sur la gestion de classe, on va carrément se mettre en situation, faire des méthodes de microenseignement, etc. On se met dans le bain rapidement et cela nous forme pour l’après, la vraie vie!

Plusieurs de mes camarades vous diront la même chose que moi : la façon d’enseigner à l’UQAM est tellement stimulante qu’il est facile de rester motivé!

En dehors du travail, je suis une bibitte curieuse. J’aime apprendre sur le monde, découvrir d’autres personnes, j’aime voyager, partir en escapade routière. Sinon, j’affectionne le plein air et les randonnées, la littérature, le cinéma. En fait, j’essaie de me garder le plus allumé possible en matière de culture pour ensuite faire des liens dans ma classe.