Portraits de personnes diplômées en développement de carrière et orientation

Vanessa Mireault

Mercredi 14 décembre 2022

Pleins feux sur Vanessa Mireault

Conseillère d’orientation en pratique privée et spécialiste en réadaptation pour les personnes vétéranes canadiennes
Diplômée de la maîtrise en counseling de carrière à l’UQAM (2020)

Tout mon parcours, je l’ai fait à l’UQAM. J’ai donc l’Université gravée sur le cœur.


Vanessa Mireault a complété un baccalauréat en psychologie à l’UQAM de 2012 à 2015. Initialement, elle souhaitait poursuivre au doctorat, mais elle s’est rendu compte bien vite que la recherche n’était pas faite pour elle. Néanmoins, ayant un grand intérêt pour la relation d’aide, elle a décidé de se lancer dans une majeure en développement de carrière de 2016 à 2018, puis une maîtrise en counseling de carrière de 2018 à 2020 à l’UQAM.

« Au cours de mes études, je me suis énormément impliquée sur différents comités scolaires. Côté professionnel, j’ai fait du bénévolat pour une ligne d’écoute pour les victimes d’agressions sexuelles. Par la suite, j’ai travaillé en intervention; en toxicomanie et en santé mentale. C’est vraiment là que j’ai eu la piqûre pour tout ce qui englobe la réadaptation et les troubles de santé mentale. Après mes études en 2022, j’ai démarré ma pratique privée. Peu de temps après, j’ai obtenu un poste de spécialiste en réadaptation professionnelle pour les personnes vétéranes canadiennes, emploi que je pratique encore aujourd’hui. » 

Q. Quels sont vos valeurs et intérêts qui vous ont poussés à vous diriger vers le monde du développement de carrière et de l’orientation?

R. J’avais le désir de travailler dans quelque chose de concret et de faire une réelle différence. Même si parfois cette différence peut sembler minime, elle peut avoir un impact plus large et se traduire à plus long terme. 

La compréhension de l’être humain dans toutes ses facettes me passionne.

La compréhension de l’être humain dans toutes ses facettes me passionne. Je souhaite amener les gens à mieux se comprendre, car c’est la clé pour prendre des décisions qui sont plus cohérentes avec nos valeurs et intérêts. C’est ce qui m’anime et ce que je veux mettre à profit dans ma profession.

Q. Quelles sont vos expertises particulières dans ce domaine? Pourquoi sont-elles importantes pour les personnes qui vous consultent?

R. Je dirais intervenir auprès de personnes avec un diagnostic en santé mentale ou en situation de handicap. C’est une compétence qui s’apprend sur le long terme. Non seulement pour la compréhension du diagnostic chez l’individu, mais aussi pour l’évaluation de l’impact qu’il peut avoir chez les personnes. Un exemple typique de la clientèle vétérane est celui du diagnostic de trouble de stress post-traumatique. Le diagnostic c’est une chose, mais comment la personne le vit-elle au quotidien? Quelles sont les conséquences chez ses proches, dans sa communauté? C’est super important d’aller voir au-delà.

Ça peut aussi nous aider à développer une certaine empathie. Parfois, les personnes participantes vont adopter des comportements surprenants. Par exemple, le trouble de stress post-traumatique peut occasionner de la colère, avoir un impact sur l’inhibition de la personne. On pourrait facilement se sentir visé. Donc, c’est important de se créer une frontière, d’imposer ses limites, tout en restant compréhensif à l’égard de ce que l’autre peut vivre. C’est une qualité essentielle. 

C’est important de se créer une frontière, d’imposer ses limites, tout en restant compréhensif à l’égard de ce que l’autre peut vivre. C’est une qualité essentielle.

Également, il est important d’être capable de travailler en situation de crise. Ça demande beaucoup de sang froid. Cela peut demander d’être prêt à surmonter des situations impromptues en faisant preuve de douceur.

Q. Pourriez-vous nous décrire une situation dont vous êtes particulièrement fière?

R. Des situations de fierté, j’en vis au quotidien. De la fierté par rapport à moi-même, mais surtout, par rapport aux personnes vétéranes. Je vois à quel point elles font du progrès.

Ça me rend fière de voir qu’elles sont fières.

Lorsqu’elles arrivent dans notre programme d’aide, elles portent leur expérience de l’armée et les compétences qu’elles y ont développées. De mon côté, j’essaye de cibler leurs aptitudes transférables sur le marché du travail civil. Ma fierté, c’est quand je les vois surmonter une situation où elles se questionnaient et s’inquiétaient de leur avenir. Ensemble, on prend le temps de trouver ce qu’il leur serait possible de faire, un projet intéressant, une formation. S’il y a des obstacles, je les aide à les vaincre, à trouver des solutions. Je les épaule jusqu’au bout de leur projet, puis je les accompagne lorsqu’elles intègrent le marché du travail civil. Je travaille aussi auprès d’une équipe multidisciplinaire, ce qui m’aide à façonner mes interventions et de les adapter selon le contexte.

Je vois à quel point ça leur fait du bien. Ça me rend fière de voir qu’elles sont fières.

Q. De quelle façon entrevoyez-vous l’évolution de votre carrière?

R. Ceux qui me connaissent savent que je carbure aux projets. Ce que j’aimerais vraiment accomplir, ça serait de compléter une formation pour obtenir le permis de psychothérapeute. J’ai une soif de connaissances. J’aime me perfectionner, repousser mes limites, me réinventer, me remettre en question. Je trouve ça important. 

Ce que j’aimerais vraiment accomplir, ça serait de compléter une formation pour obtenir le permis de psychothérapeute.

En tant que conseillère d’orientation, il y a certaines choses que je ne peux pas faire. Certaines actions sont réservées au titre de psychothérapeute. Obtenir ce permis me permettrait d’aller explorer d’autres éléments avec les personnes que j’accompagne.

Q. Quel conseil donneriez-vous aux futures personnes étudiantes?

Osez sortir de votre zone de confort, même si ça vous donne le vertige, cela va vous apporter tellement de positif.

R. Osez sortir de votre zone de confort, même si ça vous donne le vertige, cela va vous apporter tellement de positif. On est bon pour trouver des excuses, ne pas s’embarquer dans un projet, mais une fois lancé, on découvre des facettes insoupçonnées de nous-mêmes. Ça nous permet de nous distinguer des autres, de faire valoir nos forces, nos aptitudes. 

Parfois, on a l’impression qu’il nous manque des compétences, mais parfois c’est bon de foncer quand même. Les erreurs sont possibles, mais elles constituent des expériences d’apprentissage. L’important, c’est d’enrichir son parcours scolaire. C’est la même chose avec nos premières personnes participantes, mais plus on fait de rencontres, plus on devient confortable. 

C’est correct de ne pas tout savoir.

Un autre conseil que je donnerais, c’est de se rappeler que c’est correct de ne pas tout savoir. On navigue souvent dans l’ambiguïté. Il y a des zones grises. Il n’y a pas qu’une seule bonne réponse. C’est normal au début de se sentir inconfortable, mais avec le temps, on développe des stratégies d’adaptation et tout va pour le mieux.

Q. Quels éléments de la formation sont inusités, surprenants, captivants, etc.? 

R. Non, je ne fais pas des processus d’une seule rencontre où tout d’un coup, la personne participante trouve sa voie. En tant que conseillère d’orientation, je n’étudie pas tous les métiers, toutes les professions, toutes les formations. Il persiste une idée préconçue de la personne conseillère d’orientation avec sa boule magique qui connaît tout et qui, selon ton profil, va te donner la bonne réponse. C’est plutôt un processus de réflexion, où l’on t’amène à te poser des questions sur toi-même pour que toi tu sois en mesure de prendre une décision éclairée qui fait du sens avec qui tu es.

Il persiste une idée préconçue de la personne conseillère d’orientation avec sa boule magique qui connaît tout et qui, selon ton profil, va te donner la bonne réponse.

La personne conseillère d’orientation n’est pas une psychologue. Cependant, il y a beaucoup d’éléments qui vont se ressembler, se frôler. Tout le processus de consultation est introspectif, pour amener la personne ailleurs. Parfois sur des terrains où elle ne pensait pas aller. 

Q. En dehors du travail, qu’est-ce qui vous anime? Qu’aimez-vous faire?

R. J’aime passer du temps en famille, voir mes amis. Ce sont des choses qui sont essentielles pour mon bien-être. Quand j’ai besoin de mettre mon cerveau sur pause, j’adore écouter des films. Mon côté cinéphile reprend de dessus. Je me suis même donné comme mission d’écouter les 200 meilleurs de tous les temps. On verra si j’y parviens!